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SANDRA HÜLLER
Actrice, *RDA 1978
À 45 ans, l'actrice de théâtre et de cinéma allemande Sandra Hüller est au zénith de sa carrière : elle a été récemment récompensée par le César de la meilleure actrice et par le Prix du cinéma européen pour son rôle dans le film de procès Anatomie d'une chute, qui aligne les prix; elle est également nominée aux Oscars comme seule actrice non anglophone pour le même rôle. Ces jours-ci, elle est à nouveau encensée pour son interprétation de l'épouse du commandant du camp d'Auschwitz Rudolf Höss dans La zone d'intérêt.
Ces deux films sont exemplaires des rôles pour lesquels on fait volontiers appel à Sandra Hüller : des femmes extrêmement intelligentes, qui ont l'obsession du contrôle et dont on ne sait véritablement ni ce que leur façade impeccable dissimule ni jusqu'où elles elles sont prêtes à aller pour assouvir leurs ambitions. Autrement dit : des nobody's darlings, que la critique aime à qualifier d'abyssales, parce qu'on s'y attache presque à contrecœur et qu'elles nous entraînent avec elles dans des abîmes moraux.
Pour cette fille d'enseignant·e·s de la RDA, diplômée (comme tant d'autres stars du théâtre et cinéma allemand de sa génération) de l'école d'art dramatique Ernst Busch à Berlin, la célébrité commence en 2006, lorsqu'elle remporte l'Ours d'argent à la Berlinale pour le drame Requiem. Ce n'est toutefois que dix ans plus tard qu'elle perce réellement dans le cinéma, grâce à son rôle dans Toni Erdmann où elle joue une cadre d'entreprise implacable chargée de mettre de l'ordre dans la ville sauvage de Bucarest, avant que la visite de son père, du genre rustre, ne mette un terme à sa terne discipline de vie. Après un intermède léger et charmant comme manutentionnaire et idole taciturne d'un opérateur de chariot dans Une valse dans les allées d'un supermarché, Sibyl lui offre sa première collaboration (dans un rôle secondaire) sur une production francophone avec la réalisatrice d'Anatomie Justine Triet.
D'après les base de données en ligne, le film d'époque Rose – réalisé par Markus Schleinzer, qui n'a pas non plus la réputation d'être particulièrement frivole depuis son drame pédophile Michael – est actuellement en production : Hüller y incarnerait une femme du XVIIe siècle se faisant passer pour un homme selon des schémas bien bourgeois. On s'en réjouit déjà – de manière contrôlée, évidemment. (afu)
HÜLLER @ CINEFILE
À 45 ans, l'actrice de théâtre et de cinéma allemande Sandra Hüller est au zénith de sa carrière : elle a été récemment récompensée par le César de la meilleure actrice et par le Prix du cinéma européen pour son rôle dans le film de procès Anatomie d'une chute, qui aligne les prix; elle est également nominée aux Oscars comme seule actrice non anglophone pour le même rôle. Ces jours-ci, elle est à nouveau encensée pour son interprétation de l'épouse du commandant du camp d'Auschwitz Rudolf Höss dans La zone d'intérêt.
Ces deux films sont exemplaires des rôles pour lesquels on fait volontiers appel à Sandra Hüller : des femmes extrêmement intelligentes, qui ont l'obsession du contrôle et dont on ne sait véritablement ni ce que leur façade impeccable dissimule ni jusqu'où elles elles sont prêtes à aller pour assouvir leurs ambitions. Autrement dit : des nobody's darlings, que la critique aime à qualifier d'abyssales, parce qu'on s'y attache presque à contrecœur et qu'elles nous entraînent avec elles dans des abîmes moraux.
Pour cette fille d'enseignant·e·s de la RDA, diplômée (comme tant d'autres stars du théâtre et cinéma allemand de sa génération) de l'école d'art dramatique Ernst Busch à Berlin, la célébrité commence en 2006, lorsqu'elle remporte l'Ours d'argent à la Berlinale pour le drame Requiem. Ce n'est toutefois que dix ans plus tard qu'elle perce réellement dans le cinéma, grâce à son rôle dans Toni Erdmann où elle joue une cadre d'entreprise implacable chargée de mettre de l'ordre dans la ville sauvage de Bucarest, avant que la visite de son père, du genre rustre, ne mette un terme à sa terne discipline de vie. Après un intermède léger et charmant comme manutentionnaire et idole taciturne d'un opérateur de chariot dans Une valse dans les allées d'un supermarché, Sibyl lui offre sa première collaboration (dans un rôle secondaire) sur une production francophone avec la réalisatrice d'Anatomie Justine Triet.
D'après les base de données en ligne, le film d'époque Rose – réalisé par Markus Schleinzer, qui n'a pas non plus la réputation d'être particulièrement frivole depuis son drame pédophile Michael – est actuellement en production : Hüller y incarnerait une femme du XVIIe siècle se faisant passer pour un homme selon des schémas bien bourgeois. On s'en réjouit déjà – de manière contrôlée, évidemment. (afu)